Journal d’un long voyage – Livre II – Chapitre 2 – Le tombeau

Journal d’un long voyage – Livre II – Chapitre 2 – Le tombeau

Dans les profondeurs du tumulus, les aventuriers se retrouvaient enveloppés dans une atmosphère d’un autre âge. Les murs, couverts d’inscriptions vieilles de quatre millénaires, murmuraient les échos d’une histoire ancienne, tandis que l’eau fraîche qui s’infiltrait à travers les pierres offrait une présence vivante dans cet antre de mort. « Dans la vie, nous l’avons combattu, dans la mort, nous le gardons, » lisait Morwenn, sa voix résonnant dans la semi-obscurité, révélant la garde éternelle des guerriers tombés.

Le regard des compagnons fut attiré par une armure qui semblait attendre son maître depuis des siècles, un témoignage silencieux de batailles oubliées. C’était alors que la voix les interrompit. Émanant d’une ombre fugace, elle avertissait Turgon, l’empêchant de s’approcher d’un coffre qui semblait porter en lui les malédictions d’antan. « Tout coffre n’est que maléfice, nos compagnons ont besoin de vous, » sanglotait-elle avant de disparaître, scellant la salle derrière elle.

La tentation du coffre, cependant, s’avérait trop forte, et dans leur audace, les aventuriers déclenchèrent un piège. Des chauves-souris, agitées par la perturbation, plongèrent sur eux dans un combat acharné. Avec courage et détermination, ils triomphèrent, leur permettant un repos bien mérité après l’affrontement.

La salle suivante s’ouvrait sur un spectacle inattendu, baignée de lumière émanant de cristaux incrustés dans la roche. Au centre, un trône dominait la pièce, sur lequel reposait le cadavre couronné d’un roi oublié, entouré de sarcophages alignés avec une précision macabre. Devant le trône, un coffre promettait des trésors, et à son ouverture par Elyrielle, révélait l’épée Dagnilgouttir, la tueuse de l’ombre mortelle, et un parchemin porteur de malédiction et d’espoir.

Le repos du roi fut troublé, et son squelette, animé d’une volonté vengeresse, s’élança vers Erestor. L’affrontement qui s’ensuivit fut épique, chaque coup porté contre la relique d’un passé guerrier résonnait comme un écho dans les couloirs du temps. La chute du roi marqua la fin d’une épreuve, laissant derrière elle des baumes d’Athelas et la porte ouverte vers des mystères plus profonds.

Guidés par la lumière des torches, ils découvrirent bientôt les corps de gardes nains, une vision qui annonçait la gravité de leur situation. Des murmures sinistres les attirèrent plus loin, vers une scène d’horreur où le rituel et la réalité se mêlaient en un chaos indescriptible. Thuringwethil, révélant sa véritable nature d’ombre secrète, se dressait au centre de cette mêlée surnaturelle.

Le combat fut intense, chaque coup porté par les aventuriers semblait s’abattre sur une force insaisissable, jusqu’à ce qu’Erestor, armé de l’épée du roi squelette, parvienne à rendre à Thuringwethil sa forme humaine. Alors que le rituel perdait de son emprise, un éclair final, guidé par la main de Turgon, brisa le cercle, mettant fin à l’incantation maléfique.

Le tumulus, menaçant de s’effondrer à tout instant, les obligea à une retraite précipitée, quittant derrière eux le village et ses ombres pour continuer leur route vers des destinées incertaines.

La forêt semblait se refermer sur eux, la route devenant moins distincte sous le couvert des arbres. C’est alors qu’Erestor reconnut parmi les bruits de la nature, un appel à l’aide. Beran, un homme des bois et indic du Roi des Elfes, émergea des bois, porteur d’un message d’une importance capitale. « Vu des orques, château de Pont-Marais. Forêt d’Amon Boglir le nécromancien de Dol Guldur, » Avant que Beran ne s’effondre, victime de son dernier acte de loyauté.

Leur découverte fut bientôt interrompue par l’arrivée de nouveaux visages, menés par Dagmar la chasseresse, une alliée inattendue qui proposa son escorte jusqu’à Rhosgobel. Cependant, la demande de Mogdred, seigneur de la colline du Tyran, à travers Dagmar, de récupérer le parchemin, teintait leur nouvelle alliance d’une ombre de méfiance et de calculs politiques.

Dans la tension de cet échange, les fondements de leur mission semblaient s’effriter, confrontés à la complexité des alliances et des enjeux qui dépassaient le simple cadre de leur quête. Le chemin vers Rhosgobel, et au-delà, vers la vérité cachée derrière les mots de Beran, promettait d’être semé d’embûches et de révélations qui pourraient bien redéfinir le destin non seulement des aventuriers mais de toute la Terre du Milieu.